Planifier financièrement sa retraite dès 45 ans, pourquoi et comment ?

2 mars 2020

La question de la retraite est au cœur des enjeux sociétaux actuels et futurs, notamment la question de son financement. Depuis plusieurs années, nous sommes les spectateurs impuissants des soubresauts qui secouent monde de la finance. Un évènement de portée mondiale comme la récente pandémie de coronavirus peut profondément perturber la bourse. Notre économie mondiale souffre d’une évidente fragilité, ce qui complique considérablement la tâche des investisseurs, dont font partie notamment nos caisses de retraite.

Et d’autres phénomènes s’ajoutent à ce qui précède : forte augmentation du nombre de retraités dans les années à venir, dégradation de l’équilibre financier de l’AVS, difficultés pour les seniors à retrouver un emploi stable après 50 ans, effondrement progressif du concept de carrière à long terme dans la même entreprise, entre autres. Dans ce contexte, une planification de sa retraite est primordiale et nous recommandons de s’y atteler dès 45 ans.

Cela vous semble prématuré ? Notre expérience nous montre au contraire que lorsque vous disposez d’encore 15 à 20 ans avant la fin de votre vie professionnelle, votre marge de manœuvre pour établir une stratégie financière solide et assurer le maintien de votre pouvoir d’achat à la retraite est plus importante que jamais… 45 ans, c’est donc l’âge parfait pour anticiper !

Alors comment s’y prendre ?

1. Savoir, c’est pouvoir

Avant toute chose et pour pouvoir planifier de manière efficace votre avenir financier, vous devrez vous informer : comprendre le mécanisme du système de retraite suisse et ses subtilités est la première étape d’une programmation réussie. AVS, prévoyance professionnelle, taux de rendement, système de rente ou de capital, 3e pilier A ou B, modèles banque ou assurance… Des termes qui peuvent sembler un peu barbares, mais qui font référence à des thèmes importants qu’il s’agira de maîtriser. Par ailleurs, il est également fondamental de bien comprendre les enjeux liés à la fiscalité, au patrimoine et à la succession.

2. Un budget précis pour identifier les lacunes

Dans un deuxième temps, pour avoir une vision précise de votre future situation financière, il est nécessaire d’établir un « budget retraite ». Quelle évolution de vos revenus et de vos dépenses prévoyez-vous ? En simulant les montants que vous percevrez de vos rentes (plusieurs scénarios étant possibles en fonction des taux de rendement) et vos charges à la retraite, vous pourrez identifier de potentielles lacunes de revenus. En général, les rentes AVS et 2e pilier ne permettent d’atteindre que 60% de votre dernier salaire. Pensez à prendre en compte les dépenses associées aux loisirs et à la santé, qui ont tendance à augmenter avec l’âge. D’autres aspects sont également très importants : vos futurs besoins en termes de logement, votre patrimoine (qui sera normalement croissant entre 45 et 65 ans) et ce que vous désirez léguer à vos enfants. Le système de prévoyance professionnel choisi (rente ou capital) joue aussi un rôle prépondérant.

3. Combler le capital manquant

Si votre « budget retraite » vous a permis d’identifier des lacunes de revenus, il existe plusieurs solutions pour combler le capital manquant et assurer votre niveau de vie sur le long terme.

  • Le plan d’épargne

L’épargne est indéniablement la solution la plus concrète et évidente pour combler le capital manquant à la retraite. En Suisse, la forme d’épargne la plus répandue est celle du 3e pilier. Ce système vous permet de verser un montant maximum de 6’826 CHF par année pour un salarié et 20% du revenu net d’exploitation, mais maximum 34’128 CHF pour un indépendant. L’avantage ? Cette épargne est déductible des impôts sur le revenu (un impôt unique sur le capital sera prélevé au moment du retrait, dont le taux varie par canton). Il existe différents modèles de 3e pilier (lié ou libre, banque ou assurance) : chacun offre des avantages et des inconvénients, et le choix du modèle dépendra toujours de votre situation individuelle. Dans tous les cas, plus tôt vous commencerez, plus la somme mise de côté à la retraite sera importante. Bien entendu, vous pouvez épargner plus que ces 6’826 CHF par année, en recourant à une forme d’épargne traditionnelle non déductible.

  • Paiement des cotisations AVS arriérées et rachat des parts du 2e pilier

Une rente AVS complète vous sera versée si vous avez cotisé le montant minimal (482 CHF) chaque année entre vos 21 ans et l’âge de la retraite (64 ans pour les femmes et 65 pour les hommes). Vous pouvez combler les lacunes en payant les cotisations arriérées, mais cela n’est possible que pour les lacunes qui concernent les périodes durant lesquelles vous étiez assuré en Suisse et qui se sont produites au cours des cinq dernières années. Vous ne pouvez pas payer d’arriérés au-delà de ce délai. Si ces conditions ne sont pas remplies, vous perdrez 2.3% de la rente par année de cotisation manquante.
Le rachat des parts du 2e pilier est quant à lui un versement volontaire à votre caisse de pension, qui vous permet de toucher une rente augmentée à la retraite. Ces rachats sont déductibles de vos impôts.

  • Les placements

Pour faire fructifier votre argent, envisagez la possibilité d’investir. Réfléchissez à 2 fois avant de vous lancer dans des investissements à haut rendement, car haut rendement rime avec plus de risques ! Si vous ne disposez pas des économies nécessaires à un investissement important, privilégiez les placements sécurisés, qui offrent moins de rendement mais subissent mois les fluctuations du marché. Si vous acceptez une plus grande part de risques, d’autres produits pourraient vous convenir (actions, titres, etc).
Mais gardez en mémoire que le marché est très volatile (fortes hausses et baisses). Dans tous les cas, ne vous lancez pas à l’aveugle et n’hésitez pas à vous faire conseiller par un spécialiste.

Anticiper en mettant en place une stratégie financière adaptée à vos besoins personnels dès 45 ans vous permettra d’aborder sereinement votre retraite. Ces problématiques peuvent paraître lointaines et ne sont pas simples à aborder. Heureusement, des spécialistes pourront vous soutenir.

Le programme AvantAge a d’ailleurs mis en place un séminaire pour vous aider à vous lancer : « Planifier financièrement sa retraite ».

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